La France et la question chypriote, ou les zigzags de la politique chypriote de la France de 1965 à 2005
Résumé
L’auteur analyse la politique chypriote de la France de 1965 à 2005, qui a zigzagué en fonction de la position de Paris à l’égard de l’ONU, de l’état des relations franco-turques et de facteurs de politique intérieure française. De 1965 à 1969 le gouvernement français, hostile aux accords de Zurich et de Londres, qui ont donné naissance à la République de Chypre, a nié la souveraineté interne et externe de cet Etat au point de refuser l’accréditation à Paris d’un ambassadeur chypriote. A partir de 1969, la France, qui accueille le premier ambassadeur de Chypre soutient la politique chypriote de la Grèce, en particulier en 1974, lorsque l’armée turque envahit le territoire chypriote. Puis en 1992 avec la visite de François Mitterrand en Turquie s’amorce un rééquilibrage de la politique chypriote de la France, qui s’explique par l’objectif de procurer aux entreprises françaises des débouchés sur le marché turc. L’auteur termine son étude en analysant la politique pro-turque de Jacques Chirac, qui, toutefois, en 2005, plaide pour la reconnaissance diplomatique de Chypre par Ankara.